Prix : EUR 15,21
Boucourechliev sur Stravinsky .
Orné de la meilleure photographie du grand musicien russe, ce livre est remarquable. J''aime beaucoup le Beethoven du compositeur et musicologue André Boucourechliev (1925-1997), qui traite séparément l''uvre et l''hommeBeethoven. Ici l''auteur adopte un plan plus traditionnel, qui mle le récit du parcours de l''individu, le commentaire des uvres et les réflexions sur son art, toujours suggestives.Un point à retenir : suivant les époques, la perception qu'on a des compositeurs change. Quand ce livre a été écrit (il est publié en 1982), il était encore de bon ton de jeter sur les années d''après le Sacre du Printemps (en particulier la période dite néo-classique) un regard consterné et désapprobateur. Il était beaucoup moins aisé qu''aujourd'hui de défendre Stravinsky, de plaider la thèse de la rectitude et de la cohérence de son parcours. Boucourechliev nous explique ce que Stravinsky cherche, qu''il nous semble le trouver ou non. Il nous rappelle que l''uvre de Stravinsy interroge notre idée de l''art et s''expose pour cette raison à rester incomprise. C''est un des mérites du livre de défendre un point de vue sur le compositeur qui n''allait nullement de soi quand il a été formulé.On trouvera des analyses très fines des uvres, y compris des plus ingrates (comme Oedipus Rex). Au fil des pages se dégage l'image d''un homme secret et déterminé, que rien ne peut détourner de sa tche et qui tient à une liberté entière, un russe amateur d''ordre qui devint l''artiste cosmopolite par excellence et le symbole de l''art moderne dans ce qu''il a de plus aventureux.
Orné de la meilleure photographie du grand musicien russe, ce livre est remarquable. J''aime beaucoup le Beethoven du compositeur et musicologue André Boucourechliev (1925-1997), qui traite séparément l''uvre et l''hommeBeethoven. Ici l''auteur adopte un plan plus traditionnel, qui mle le récit du parcours de l''individu, le commentaire des uvres et les réflexions sur son art, toujours suggestives.Un point à retenir : suivant les époques, la perception qu'on a des compositeurs change. Quand ce livre a été écrit (il est publié en 1982), il était encore de bon ton de jeter sur les années d''après le Sacre du Printemps (en particulier la période dite néo-classique) un regard consterné et désapprobateur. Il était beaucoup moins aisé qu''aujourd'hui de défendre Stravinsky, de plaider la thèse de la rectitude et de la cohérence de son parcours. Boucourechliev nous explique ce que Stravinsky cherche, qu''il nous semble le trouver ou non. Il nous rappelle que l''uvre de Stravinsy interroge notre idée de l''art et s''expose pour cette raison à rester incomprise. C''est un des mérites du livre de défendre un point de vue sur le compositeur qui n''allait nullement de soi quand il a été formulé.On trouvera des analyses très fines des uvres, y compris des plus ingrates (comme Oedipus Rex). Au fil des pages se dégage l'image d''un homme secret et déterminé, que rien ne peut détourner de sa tche et qui tient à une liberté entière, un russe amateur d''ordre qui devint l''artiste cosmopolite par excellence et le symbole de l''art moderne dans ce qu''il a de plus aventureux.
Tel qu'en lui mme enfin l'éternité le change ...... .
Voici un livre extrmement intelligent. Boucourechliev, incontestablement l'un des créateurs les plus doués de la musique dite aléatoire (les extraordinaires 'Archipels'), peut sembler à l'exact opposé du géomètre Stravinski, et tout particulièrement du Stavinski néo-classique qui a 'sévi' en gros de 1920 à 1955. Les gens de ma génération se souvennent d'un "Beethoven" de Boucourechliev édité dans l'excellente petite collection "Solfège" hélas disparue, livre qui renouvelait de fond en comble l'approche de ce grand génie. Ici, Boucourechliev traite Stavinski de A à Z, avec des éclairages très particuliers. Un exemple? D'innombrables auteurs ont écrit sur 'le Sacre', et le premier accord de la deuxième section (Fa b majeur + 7 de dominante sur mib pulsé régulièrement aux cordes et irrégulièrement aux cors)a certainement fait couler autant d'encre (souvent inutile..) que le 'mystérieux' début de Tristan (7 sur second degré enchané sur 7 de dominante - rien de plus classique). Boulez est souvent revenu sur ce chef d'oeuvre dans des commentaires toujours passionnants. Or, ici, le commentaire du Sacre n'est ni une paraphrase des auteurs précédents, ni une réfutation de certains d'entre eux. Il est 'autre', pensée nouvelle sur un sujet que l'on pourrait croire épuisé. Les oeuvres néoclassiques - dans lesquelles l'auteur reconnat certes quelques faiblesses et quelques désarrois - ne sont plus devenus le champ clos d'hargneuses batailles rangées entre 'traditionnalistes' et 'modernistes'. Elle sont présentées et étudiées comme des objets musicaux écrits par un compositeur de génie, sans esquiver le 'pourquoi' de ce néo-classicisme mais sans le noyer du traditionnel psychologisme à l'eau de rose qui horripilait tellement le compositeur (et qui dans la plupart des cas décrit bien des choses mais n'explique rien). Passée cette période, nous comprenons ensuite parfaitement les ressorts, la sourde nécessité profonde de la "conversion sérielle" très particulière de Stravinsky, qui n'est pas, quoi qu'en disent certains, l'ultime avatar académique du compositeur. L'analyse de l'oeuvre pivot qu'est le 'canticum sacrum' est tout à fait remarquable.Tout au long de l'ouvrage, derrière l'analyse musicale se laisse dévoiler une admiration particulière d'homme à homme (ne tombons pas dans les clichés de l'me slave) qui devient poignante dans sa pudeur - je pèse mes mots - au fur et à mesure que l'auteur évoque (je dirais presque 'accompagne')un Stravinski vielissant, jusqu'à dire son émotion de simple homme debout un certain jour de 1971, dans une avenue de New York, au pied de l'immeuble où Stravinski venait de rendre l'me.J'ai lu beaucoup d'articles, de livres sur Stravinski. Ceux de Boulez sont évidemment incontournables, mais ils éclairent essentiellement des aspects techniques. Au delà, si nous voulons soulever quelque peu le voile qui recouvre le 'mystère Stravinski'(qui ne sera jamais transparent), ce livre est de très loin l'outil qui peut nous guider le mieux dans les multiples lacets de ce chemin escarpé.
Voici un livre extrmement intelligent. Boucourechliev, incontestablement l'un des créateurs les plus doués de la musique dite aléatoire (les extraordinaires 'Archipels'), peut sembler à l'exact opposé du géomètre Stravinski, et tout particulièrement du Stavinski néo-classique qui a 'sévi' en gros de 1920 à 1955. Les gens de ma génération se souvennent d'un "Beethoven" de Boucourechliev édité dans l'excellente petite collection "Solfège" hélas disparue, livre qui renouvelait de fond en comble l'approche de ce grand génie. Ici, Boucourechliev traite Stavinski de A à Z, avec des éclairages très particuliers. Un exemple? D'innombrables auteurs ont écrit sur 'le Sacre', et le premier accord de la deuxième section (Fa b majeur + 7 de dominante sur mib pulsé régulièrement aux cordes et irrégulièrement aux cors)a certainement fait couler autant d'encre (souvent inutile..) que le 'mystérieux' début de Tristan (7 sur second degré enchané sur 7 de dominante - rien de plus classique). Boulez est souvent revenu sur ce chef d'oeuvre dans des commentaires toujours passionnants. Or, ici, le commentaire du Sacre n'est ni une paraphrase des auteurs précédents, ni une réfutation de certains d'entre eux. Il est 'autre', pensée nouvelle sur un sujet que l'on pourrait croire épuisé. Les oeuvres néoclassiques - dans lesquelles l'auteur reconnat certes quelques faiblesses et quelques désarrois - ne sont plus devenus le champ clos d'hargneuses batailles rangées entre 'traditionnalistes' et 'modernistes'. Elle sont présentées et étudiées comme des objets musicaux écrits par un compositeur de génie, sans esquiver le 'pourquoi' de ce néo-classicisme mais sans le noyer du traditionnel psychologisme à l'eau de rose qui horripilait tellement le compositeur (et qui dans la plupart des cas décrit bien des choses mais n'explique rien). Passée cette période, nous comprenons ensuite parfaitement les ressorts, la sourde nécessité profonde de la "conversion sérielle" très particulière de Stravinsky, qui n'est pas, quoi qu'en disent certains, l'ultime avatar académique du compositeur. L'analyse de l'oeuvre pivot qu'est le 'canticum sacrum' est tout à fait remarquable.Tout au long de l'ouvrage, derrière l'analyse musicale se laisse dévoiler une admiration particulière d'homme à homme (ne tombons pas dans les clichés de l'me slave) qui devient poignante dans sa pudeur - je pèse mes mots - au fur et à mesure que l'auteur évoque (je dirais presque 'accompagne')un Stravinski vielissant, jusqu'à dire son émotion de simple homme debout un certain jour de 1971, dans une avenue de New York, au pied de l'immeuble où Stravinski venait de rendre l'me.J'ai lu beaucoup d'articles, de livres sur Stravinski. Ceux de Boulez sont évidemment incontournables, mais ils éclairent essentiellement des aspects techniques. Au delà, si nous voulons soulever quelque peu le voile qui recouvre le 'mystère Stravinski'(qui ne sera jamais transparent), ce livre est de très loin l'outil qui peut nous guider le mieux dans les multiples lacets de ce chemin escarpé.
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Product Details
EAN : 9788475061986Weight : 2 pounds
Height : 2 inches
Length : 9 inches
Width : 6 inches
Author : ANDRE BOUCOURECHLIEV
Binding : Broché
Manufacturer : TURNER PUBLICACIONES S.L.
PublicationDate : 1987-04
Publisher : TURNER PUBLICACIONES S.L.
Studio : TURNER PUBLICACIONES S.L.
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