Prix : EUR 20,00
This review is from : Stadium, le stade des marbres
Un peu mince pour de tels colosses .
Patrick Sarfati, "Stadium", introduction de Jean-Louis Gaillemin, 95 pages, 60 photos, Editions Norma, 2002.Ce livre nous propose les soixante athlètes en marbre de Carrare qui scandent le sommet des gradins du stade du Foro Italico, à Rome, photographiés par Patrick Sarfati, dans les années 80.Foro Sportivo, puis Foro Mussolini, et depuis la fin de la Guerre, Foro Italico, cet immense complexe sportif et éducatif fut imaginé dès le début du fascisme comme le creuset où serait formé l'esprit de la jeunesse italienne, "Balillas" et "Avanguardisti". D pour l'essentiel à l'architecte Enrico Del Debbio, sa pièce matresse reste le stade d'une capacité de 20.000 places, avec ses soixante statues de quatre mètres de haut (cinq mètres vingt avec leur socle), chacune offerte par une province italienne dont elle porte le nom à coté de celui de leur sculpteur, Andreotti, Messina, Morbiducci, Baroni, Canevari... Jean-Louis Gaillemin, dans son introdcution, replace ces oeuvres dans un contexte plus large que celui du fascisme, esthétique autant qu'idéologique, les tire de l'opprobe où elle furent maintenues de la Guerre à la fin des années soixante-dix, et montre ce qui les différencie des autres esthétiques totalitaires : énergie déclamatoire de "l'Ouvrier et la Kolkhozienne" de Vera Moulina, ou froide résolution des guerriers nus d'Arno Becker.Saisis par le sculpteur, avant ou après l'effort, ces athlètes méditatifs, l'oeil sur un horizon inaccessible, n'ont rien de triomphant, ou d'implacable. "Suaves, passifs, bloqués dans l'irréelle éternité de gestes ralentis et oniriques, ces Narcisses qui s'épient les uns les autres ou attendent, le regard vague, l'hommage furtif ou complaisant du passant sont plus des objets de désir que des "exempla virtutis", écrit Jean-louis Gaillemin. Sans doute. Mais certains verront, non sans raison, beaucoup de complaisance dans cette vision ambigue et idéalisée, comme on la souponnera dans l'admiration déclamée pour le travail htif de Sarfati, qui s'apparente plus à un inventaire habile qu'à un regard artistique. Ce "reportage" d'un photographe en promenade, réalisé en un après-midi, était-il vraiment fait pour tre publié ?Un livre qui m'a laissé d'autant plus sur ma faim qu'ayant visité le stade, j'y avais rvé à ce qu'un photographe professionnel, et inspiré, pourrait faire dans un tel lieu, sous un tel ciel, avec de telles formes, de telles blancheurs, de telles ombres ! Mais comme le Foro Italico n'a pas d'autre livre qui lui soit consacré, on devra encore se satisfaire de celui-ci. En attendant une traduction en franais de l'ouvrage de Matteoni et Luca Masia, faisant l'historique du forum tant du point de vue esthétique, que politique, et sportif, publié en Italie en 2007.
Un peu mince pour de tels colosses .
Patrick Sarfati, "Stadium", introduction de Jean-Louis Gaillemin, 95 pages, 60 photos, Editions Norma, 2002.Ce livre nous propose les soixante athlètes en marbre de Carrare qui scandent le sommet des gradins du stade du Foro Italico, à Rome, photographiés par Patrick Sarfati, dans les années 80.Foro Sportivo, puis Foro Mussolini, et depuis la fin de la Guerre, Foro Italico, cet immense complexe sportif et éducatif fut imaginé dès le début du fascisme comme le creuset où serait formé l'esprit de la jeunesse italienne, "Balillas" et "Avanguardisti". D pour l'essentiel à l'architecte Enrico Del Debbio, sa pièce matresse reste le stade d'une capacité de 20.000 places, avec ses soixante statues de quatre mètres de haut (cinq mètres vingt avec leur socle), chacune offerte par une province italienne dont elle porte le nom à coté de celui de leur sculpteur, Andreotti, Messina, Morbiducci, Baroni, Canevari... Jean-Louis Gaillemin, dans son introdcution, replace ces oeuvres dans un contexte plus large que celui du fascisme, esthétique autant qu'idéologique, les tire de l'opprobe où elle furent maintenues de la Guerre à la fin des années soixante-dix, et montre ce qui les différencie des autres esthétiques totalitaires : énergie déclamatoire de "l'Ouvrier et la Kolkhozienne" de Vera Moulina, ou froide résolution des guerriers nus d'Arno Becker.Saisis par le sculpteur, avant ou après l'effort, ces athlètes méditatifs, l'oeil sur un horizon inaccessible, n'ont rien de triomphant, ou d'implacable. "Suaves, passifs, bloqués dans l'irréelle éternité de gestes ralentis et oniriques, ces Narcisses qui s'épient les uns les autres ou attendent, le regard vague, l'hommage furtif ou complaisant du passant sont plus des objets de désir que des "exempla virtutis", écrit Jean-louis Gaillemin. Sans doute. Mais certains verront, non sans raison, beaucoup de complaisance dans cette vision ambigue et idéalisée, comme on la souponnera dans l'admiration déclamée pour le travail htif de Sarfati, qui s'apparente plus à un inventaire habile qu'à un regard artistique. Ce "reportage" d'un photographe en promenade, réalisé en un après-midi, était-il vraiment fait pour tre publié ?Un livre qui m'a laissé d'autant plus sur ma faim qu'ayant visité le stade, j'y avais rvé à ce qu'un photographe professionnel, et inspiré, pourrait faire dans un tel lieu, sous un tel ciel, avec de telles formes, de telles blancheurs, de telles ombres ! Mais comme le Foro Italico n'a pas d'autre livre qui lui soit consacré, on devra encore se satisfaire de celui-ci. En attendant une traduction en franais de l'ouvrage de Matteoni et Luca Masia, faisant l'historique du forum tant du point de vue esthétique, que politique, et sportif, publié en Italie en 2007.
Product Details
EAN : 9782909283746Weight : 2 pounds
Height : 1 inches
Length : 12 inches
Width : 9 inches
Author : Jean-Louis Gaillemain
Binding : Broché
Manufacturer : Norma
PublicationDate : 2002-11-15
Publisher : Norma
SKU : 3_2909283747
Studio : Norma
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