Prix : EUR 14,00
This review is from : La balade sauvage
"Badlands" revisité et très bien éclairé .
Badlands / La Balade Sauvage est le 1er film de Terrence Malick (1973), et avec Days of Heaven / Les Moissons du ciel, celui de ses films que ceux qui ne sont pas particulièrement des admirateurs de ce cinéaste aiment le plus. Je ne veux pas dire par là que ses admirateurs ne le portent pas dans leur coeur, bien au contraire. Pour beaucoup, "Badlands" était une des révélations fracassantes des années 70, qui n'en étaient pas avares, en particulier aux Etats-Unis (cf. par exemple Le cinéma américain des années 70 de Jean-Baptiste Thoret). Il reste aujourd'hui admirable et singulier, ce dont on pourra juger avec le dvd - tout juste honnte, malheureusement : à quand une édition digne de ce nom? - ou, mieux, en allant voir la copie restaurée du film en salle (sortie mi-juin 2011).Les Editions de la Transparence étoffent leur très bonne petite collection "Cinéphilie" par une étude sur "Badlands" signée Ariane Gaudeaux. Celle qui avait été consacrée par Michel Chion à "La Ligne rouge" est hélas épuisée pour l'instant - elle avait été au préalable publiée en anglais aux éditions du BFI et les anglophones peuvent encore se le procurer : The Thin Red Line. En tout cas, les Editions de la Transparence viennent pallier un manque flagrant en termes d'études de films en France, et leur persévérance dans un marché assez restreint est à encourager. D'autant que cet ouvrage-là est d'une grande valeur. Tout d'abord parce que le papier lui-mme et la qualité des reproductions couleur sont excellents. Et évidemment au premier chef parce que le texte est constamment pertinent et intéressant.Ariane Gaudeaux propose des descriptions qui sont déjà de l'analyse, et ses analyses ne perdent jamais de vue la matière qui apparat effectivement à l'écran. Ce qui revient à dire que n'est pas de mise ici ce qui est parfois pesant dans certaines analyses filmiques qui prennent le film tel qu'il est de très loin et tendent parfois à l'oublier en cours de route, quelle que soit l'intelligence du propos. Ariane Gaudeaux sait parler de tous les aspects du film qui ont déjà été beaucoup étudiés - de la démythification de personnages auquel Malick refuse le glamour de Bonnie & Clyde au rapport à la nature, en passant par le rle particulier de la voix off et de la musique. Elle revient sur la faon dont il a été peru à sa sortie, comme très violent - ce n'est plus du tout le cas - alors que comme le titre d'un des articles d'origine sur le film le dit très bien, il s'agit d'un "cauchemar de douceur". Et puis il y a des rapprochements parfois étonnants mais toujours argumentés, et finalement très satisfaisants : avec le Zabriskie Point d'Antonioni; avec Le Magicien d'Oz; et avec Alice au Pays des Merveilles.Au total, une analyse précise et bien rédigée, impeccablement illustrée, qui constituera une excellente première lecture approfondie pour ceux qui n'auraient jamais lu sur ce film, et apportera de nouveaux éclairages stimulants à ceux qui connatraient déjà bien le film et ce qui a été écrit sur lui.NB Traduit en franais à l'origine par "La Ballade sauvage", pour sa ressortie le titre a enfin perdu son deuxième "l". Bien sr, le sens musical de "ballade" pouvait se défendre pour ce film, mais en fait il s'agissait tout bonnement d'une erreur de franais. Les habitués du titre franais d'époque ne devront pas se formaliser de voir "balade" écrit comme cela partout désormais, y compris sur la couverture de ce livre et sur la nouvelle affiche du film.P.-S. Puisque j'en suis à saluer le travail des Editions de la Transparence, je rappelle qu'ils viennent d'éditer le très ambitieux (et excellent) livre de Sam Azulys : Stanley Kubrick : Une odyssée philosophique. Longue vie aux "petits éditeurs" qui proposent des ouvrages de cette qualité.
"Badlands" revisité et très bien éclairé .
Badlands / La Balade Sauvage est le 1er film de Terrence Malick (1973), et avec Days of Heaven / Les Moissons du ciel, celui de ses films que ceux qui ne sont pas particulièrement des admirateurs de ce cinéaste aiment le plus. Je ne veux pas dire par là que ses admirateurs ne le portent pas dans leur coeur, bien au contraire. Pour beaucoup, "Badlands" était une des révélations fracassantes des années 70, qui n'en étaient pas avares, en particulier aux Etats-Unis (cf. par exemple Le cinéma américain des années 70 de Jean-Baptiste Thoret). Il reste aujourd'hui admirable et singulier, ce dont on pourra juger avec le dvd - tout juste honnte, malheureusement : à quand une édition digne de ce nom? - ou, mieux, en allant voir la copie restaurée du film en salle (sortie mi-juin 2011).Les Editions de la Transparence étoffent leur très bonne petite collection "Cinéphilie" par une étude sur "Badlands" signée Ariane Gaudeaux. Celle qui avait été consacrée par Michel Chion à "La Ligne rouge" est hélas épuisée pour l'instant - elle avait été au préalable publiée en anglais aux éditions du BFI et les anglophones peuvent encore se le procurer : The Thin Red Line. En tout cas, les Editions de la Transparence viennent pallier un manque flagrant en termes d'études de films en France, et leur persévérance dans un marché assez restreint est à encourager. D'autant que cet ouvrage-là est d'une grande valeur. Tout d'abord parce que le papier lui-mme et la qualité des reproductions couleur sont excellents. Et évidemment au premier chef parce que le texte est constamment pertinent et intéressant.Ariane Gaudeaux propose des descriptions qui sont déjà de l'analyse, et ses analyses ne perdent jamais de vue la matière qui apparat effectivement à l'écran. Ce qui revient à dire que n'est pas de mise ici ce qui est parfois pesant dans certaines analyses filmiques qui prennent le film tel qu'il est de très loin et tendent parfois à l'oublier en cours de route, quelle que soit l'intelligence du propos. Ariane Gaudeaux sait parler de tous les aspects du film qui ont déjà été beaucoup étudiés - de la démythification de personnages auquel Malick refuse le glamour de Bonnie & Clyde au rapport à la nature, en passant par le rle particulier de la voix off et de la musique. Elle revient sur la faon dont il a été peru à sa sortie, comme très violent - ce n'est plus du tout le cas - alors que comme le titre d'un des articles d'origine sur le film le dit très bien, il s'agit d'un "cauchemar de douceur". Et puis il y a des rapprochements parfois étonnants mais toujours argumentés, et finalement très satisfaisants : avec le Zabriskie Point d'Antonioni; avec Le Magicien d'Oz; et avec Alice au Pays des Merveilles.Au total, une analyse précise et bien rédigée, impeccablement illustrée, qui constituera une excellente première lecture approfondie pour ceux qui n'auraient jamais lu sur ce film, et apportera de nouveaux éclairages stimulants à ceux qui connatraient déjà bien le film et ce qui a été écrit sur lui.NB Traduit en franais à l'origine par "La Ballade sauvage", pour sa ressortie le titre a enfin perdu son deuxième "l". Bien sr, le sens musical de "ballade" pouvait se défendre pour ce film, mais en fait il s'agissait tout bonnement d'une erreur de franais. Les habitués du titre franais d'époque ne devront pas se formaliser de voir "balade" écrit comme cela partout désormais, y compris sur la couverture de ce livre et sur la nouvelle affiche du film.P.-S. Puisque j'en suis à saluer le travail des Editions de la Transparence, je rappelle qu'ils viennent d'éditer le très ambitieux (et excellent) livre de Sam Azulys : Stanley Kubrick : Une odyssée philosophique. Longue vie aux "petits éditeurs" qui proposent des ouvrages de cette qualité.
Product Details
EAN : 9782350510606Weight : 1 pounds
Height : 1 inches
Length : 8 inches
Width : 6 inches
Author : Ariane Gaudeaux
Binding : Broché
Manufacturer : Editions de la Transparence
PublicationDate : 2011-05-20
Publisher : Editions de la Transparence
SKU : TL2350510603
Studio : Editions de la Transparence
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