lundi 15 août 2011

Le cinéma dEdward Yang


Prix : EUR 22,00
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This review is from : Le cinéma d'Edward Yang
Bel ouvrage sur un cinéaste attachant et trop méconnu .

Consacrer un ouvrage à Edward Yang, auteur pour beaucoup d'un seul film - Yi Yi (2000), il est vrai essentiel - tenait sans doute de la gageure. Remercions Jean-Michel Frodon d'avoir relevé ce pari, et souhaitons que les cinéphiles curieux (il doit bien en rester quelques uns...) choisiront de faire l'acquisition de cet ouvrage aussi complet que réussi.Des sept longs métrages réalisés par Yang entre 1983 et 2000 - il est mort d'un cancer en 2007 - seuls deux ont été distribués en France, A Brighter Summer Day (1991), modestement, et Yi Yi, tout auréolé de son Prix de la mise en scène à Cannes en 2000 et qui sut trouver un public assez large. S'il faut bien avouer qu'il s'agit là de ses deux plus 'grands' films, au sens où leur ambition trouve à s'épanouir dans une forme admirablement matrisée, les autres films de Yang ne sont pas sans intért, loin de là. C'est le grand mérite de la Cinémathèque franaise que de les présenter en intégrale en décembre 2010, et de ce livre que de les analyser avec une grande pertinence.Le livre est composé de faon traditionnelle. Il commence par une partie biographique, "Le Regard d'Edward Yang", qui permet de tisser les liens entre l'homme et l'oeuvre, mais aussi et peut-tre surtout de donner toutes les clés contextuelles, sur l'histoire de Tawan mais également sur la petite révolution qu'ont apporté des cinéastes comme Hou Hsiao Hsien et Edward Yang dans un cinéma tawanais inféodé aux codes acceptés par le régime, du temps de la 'Terreur blanche' comme aux premiers temps de la démocratie. Suit une analyse film par film, qui choisit de ne pas survaloriser les films connus ici par rapport aux autres, et trace en quelques pages bien rédigées des pistes éclairantes. La dernière partie est consacrée aux documents: textes de Yang lui-mme (sur son rapport à la BD et aux mangas, qu'il adorait); nombre d'esquisses, dessins préparatoires et dessins réalisés pour son site internet; témoignagnes (Hou Hsiao Hsien, Martin Scorsese, Pierre Rissient...); textes sur Yang et son cinéma par des spécialistes du cinéma asiatique (Tony Rains, Isabelle Wu) mais aussi par un admirateur et ami, Olivier Assayas, qui a écrit après sa mort un texte très sensible rendant admirablement compte de la place de Yang dans la société tawanaise et le cinéma contemporain.Ce qui ressort du portrait de l'homme et du cinéaste, c'est à quel point Yang était ambitieux et orgueilleux, qu'il refusait les compromis et était critique de sa société et de ses dérives - il intervenait dans le champ social, mais cela se sent aussi dans tous ses films, mme Yi Yi, de loin le plus apaisé de tous néanmoins. En tant que cinéaste, on peut dire qu'il a joué de malchance. S'il était là au bon endroit au bon moment - après avoir été informaticien aux Etats-Unis, il est retourné à Tawan pour devenir cinéaste, à 33 ans, et a été le fer de lance avec Hou Hsiao Hsien du 'Nouveau Cinéma', la nouvelle vague tawanaise - il a vite été éclipsé aux yeux de la critique et du public internationaux par son compère des premières années HHH et presque ostracisé dans le milieu du cinéma tawanais, sans parler du fait que ses films étaient moins ouvertement aimablement exotiques que d'autres.Quelles que soient les faiblesses de certains de ses films, Frodon sait en extraire tout l'intért, mais il sait aussi éclairer les oeuvres matresses. Regrettons ici, comme lui, qu'à part Yi Yi, aucun de ses films ne soit disponible en dvd, et surtout A Brighter Summer Day, à mon sens son chef-d'oeuvre et à n'en pas douter l'égal des plus grands films de Hou Hsiao Hsien (La Cité des douleurs ou Le Matre de marionnettes, scandaleusement non édités en France eux aussi, ou bien Les Fleurs de Shangha). Fort heureusement, la World Foundation de Martin Scorsese a restauré de fort belle faon le négatif de la version intégrale de A Brighter Summer Day (4h), alors qu'il était bien détérioré. Espérons une édition dvd pour très bientt.A propos d'édition dvd, je rappelle que Yi Yi est édité en France (mais apparemment en train de s'épuiser), mais aussi par l'éditeur américain Criterion, qui a livré une édition de grande qualité comme à son habitude (cf. mon commentaire sur cette édition de Criterion Collection: Yi Yi [Import USA Zone 1] si vous tes anglophone).Ce livre, je le conseille vivement à tous les amateurs de cinéma asiatique, ainsi que le Hou Hsiao-Hsien du mme Frodon, évidemment. Regorgeant d'informations et de documents, il est par ailleurs copieusement illustré. C'est à ce propos qu'il faut émettre une réserve: c'est toujours une bonne idée de tirer des photogrammes directement des films pour illustrer le texte au plus près, mais en l'occurrence, la définition de certaines de ces images vidéo est assez médiocre.Dernier détail: j'ai lu récemment que le petit éditeur indépendant derrière ce livre, les Editions de l'éclat, est en grande difficulté. Ce n'est sans doute pas cela qui vous décidera ou non à l'acquérir, mais sachez si vous hésitez que votre achat contribuera à ce qu'un éditeur indépendant de plus ne mette pas la clé sous la porte.


Product Details

EAN : 9782841622221
Weight : 2 pounds
Height : 1 inches
Length : 9 inches
Width : 8 inches
Author : Jean-Michel Frodon
Binding : Broché
Manufacturer : Editions de l'Eclat
PublicationDate : 2010-11-18
Publisher : Editions de l'Eclat
SKU : 9782841622221_DMEDIA_US
Studio : Editions de l'Eclat

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